Les amis de la principauté de Boisbelle-Henrichemont ont reçu samedi 8 octobre 2022 Monsieur Alain ROBLET
Pour sa conférence, M. Roblet a d’abord dressé la liste des très nombreuses œuvres qui lui ont servi de support dans ses recherches. Il avait amené la presque totalité des documents et livres en question.
Il put ainsi nous les énumérer et nous les soumettre au feuilletage en fin de conférence.
Dans l’intitulé de sa conférence, le point d’interrogation a son importance. D’autres points d’interrogation viendront ponctuer cette conférence.
Des alchimistes ont-ils œuvré à Bourges à la recherche de la pierre philosophale ?
Alchimie : qui éveille la curiosité et séduit l’imagination depuis des siècles !
Voici donc le thème de cette conférence qui nous a été présenté par Alain Roblet après s’être penché sur cette question, ô combien complexe, pendant plusieurs décennies. Pour étayer son exposé, il s’est appuyé sur 26 ouvrages de 22 hauteurs différents.
L’alchimie est-elle une vérité ou une chimère ? Posons-nous la question.
Qu’est-ce que l’alchimie ? Est-ce une science occulte pour transmuer les métaux en or ? Est-ce pour transmuer l’homme afin d’éviter le mal ?
Elle a longtemps été confondue avec l’occultisme et selon Marcelin Berthelot, il s’agit d’expériences de chimie pour synthétiser l’or. Elle est aussi qualifiée de magie et de sorcellerie.
Les alchimistes usent d’un langage chiffré et donc secret afin de n’être compris que par les adeptes de cette activité. Adeptes qui sont souvent accusés d’être des faux-monnayeurs et des imposteurs. Mais l’alchimie apparaît comme étant une science physico-chimique qui recherche les relations entre la vie des métaux et l’âme universelle afin de délivrer l’esprit par la matière et réciproquement, et ainsi une recherche de l’absolu.
Pour l’islam, l’alchimie et synonyme de l’élixir et provient de l’esprit divin et l’alchimiste veut recréer et perfectionner par l’art ce qui a déjà été créé par la nature.
Pour les Chinois, elle est basée sur cinq éléments : eau – feu – bois – métal – terre. Ce sont eux qui ont inventé la poudre à canon en mélangeant notamment du soufre avec du salpêtre (salpêtre = sel de la pierre)
L’hindou, lui, veut transmuer sa chair en un corps divin pour en délivrer l’esprit.
Les Grecs développent la théorie des quatre éléments constituant l’univers : terre – air – eau – feu auxquels s’ajoutent quatre qualités élémentaires : chaud – froid – humide – sec.
Aristote y ajoute l’éther, cinquième élément donnant la quintessence. Il classe les êtres vivants en quatre catégories : l’humain, le minéral (considéré comme vivant jusqu’au Moyen Âge), le végétal et l’animal.
Hippocrate ajoute la théorie des humeurs qui détermine le tempérament avec la bile jaune, la bile noire, le flegme (ou lymphe) et le sang.
Avec l’alchimie, les arabes recherchent la médecine universelle, c’est-à-dire la panacée et la transmutation des métaux. Utilisation de la théorie des quatre éléments et du carré magique dont la somme horizontale, verticale ou diagonale des chiffres donnent toujours le même nombre.
Au Moyen-Âge, les moines s’intéressent à l’alchimie et à la transmutation, dont les premières phases sont la dissolution, le nettoyage, la réduction et la fixation.
La chute des Templiers en 1312 entraîne la pratique de l’alchimie en cachette.
À la Renaissance, elle va de nouveau œuvrer au grand jour mais pas pour longtemps.
Le corps, l’âme et l’esprit constitue une triade qui est décomposée en sept constituant inspirés de la Kabbale.
Aux quatre qualités et quatre humeurs, les alchimistes ajoutent encore trois principes : sel, soufre et mercure, puis deux semences : masculin et féminin.
Ils prennent également en compte les planètes et les métaux. Ils utilisent toujours un langage codé : la langue des oiseaux et des symboles.
Pour transmuter les métaux en or, il faut effectuer 12 opérations différentes en respectant un ordre bien précis (lequel ?) et en passant par des phases intermédiaires : c’est en fait l’adepte qui est transmuté pour devenir le plus parfait possible !
Mais les alchimistes doivent se cacher pour éviter les tribunaux de l’Église.
Puis Monsieur Roblet dévoile des traces qui dans Bourges pourraient avoir été laissées par des alchimistes :
- Rue de l’Alchimie où une maison aurait abrité un alchimiste en 1558 ;
- Maison impasse du chat dont le linteau est orné de symboles alchimiques ;
- Palais Jacques cœur où plusieurs tympans sont ornés de symboles ;
- Cathédrale Saint-Étienne où le pélican (tour nord et vitrail), en alchimie représente une cornue au bec recourbé qui sert à obtenir la pierre philosophale et de là l’or grâce au plomb ;
Nous remercions monsieur Roblet pour cette intéressante conférence. Pas de réponse au point d’interrogation. Tout reste au conditionnel et chacun se fera une idée.