La première conférence proposée par l’association des Amis de la Principauté de Boisbelle-Henrichemont dans le cadre de son programme d’activités 2018 a fait salle comble le samedi 10 mars 2018.
Le sujet était pourtant bien connu puisqu’il s’agissait du Franciscain de Bourges. Mais les deux intervenantes, Marie-France Chausson et Marie-Jo Desgeorges, présidente et vice-présidente de l’association des Amis du Franciscain ont connu personnellement Alfred Stanke et, à ce titre, ont livré des souvenirs très vivants de ce personnage haut en couleurs.
Alfred Stanke était un homme attachant, curieux, indépendant, avec un sens critique très développé. Emprisonné quelques mois en 1936 par la Gestapo, il avait le nazisme en horreur.
Il a été gardien infirmier à la prison du Bordiot de novembre 1942 à avril 1944, 18 mois pendant lesquels il a essayé par tous les moyens de mettre en confiance les prisonniers, de faciliter les rencontres et de faire passer les messages. Il prenait les gardes de nuit pour être seul, il agissait à travers de multiples petites choses comme, par exemple, cacher les bagages pour éviter les fouilles. Il a un jour poussé dans un retranchement un prisonnier se rendant au peloton d’exécution qui, de ce fait, oublié des Allemands, a échappé à la mort.
Il n’avait pas de cas de conscience, il appliquait les préceptes de l’Evangile. « Ma conscience s’accommodait très bien des principes de charité chrétienne » dira t-il plus tard. Il est demeuré un homme dans une époque où la dignité humaine a été bafouée à un degré extrême.
Alfred Stanke est mort le 23 septembre 1975. Son corps a été ramené à Bourges et il est enterré au cimetière de Saint Doulchard.
L’association des Amis du Franciscain, créée en 2003 pour le centenaire de sa naissance, lui rend un hommage particulier chaque 23 septembre. Elle a retrouvé un de ses petits-neveux qui a prévu de venir en septembre prochain.